Dienstag, 5. Mai 2009


Une autre Europe A cinq semaines du scrutin, Nicolas Sarkozy a fait son entrée hier à Nîmes dans la campagne électorale européenne.

Comme il l'avait fait pour défendre ses choix économiques fin mars à Saint-Quentin (Aisne), le fief électoral du patron de l'UMP Xavier Bertrand, le président de la République a choisi une autre ville tenue par son parti, Nîmes, pour y défendre pendant trois quarts d'heure sa vision de l'Europe. Devant une salle de 4 000 sièges presqu'exclusivement garnie de militants UMP, la « réunion républicaine » voulue comme « non partisane » n'aura duré que quelques secondes, le temps pour le public d'accueillir l'orateur sous les applaudissements et en scandant « Nicolas, Nicolas ». Devant cet auditoire acquis à sa cause, le président a alternativement coiffé ses casquettes de chef de l'Etat ou de la majorité pour appeler à « changer l'Europe » et à préférer une Europe « qui décide » et « protège » au lieu d'une Europe « de l'impuissance » et « qui subit », écho du thème de campagne UMP : « Quand l'Europe veut, elle peut ». « Une autre Europe est possible, une autre Europe est nécessaire et cette Europe-là peut peser dans les destinées du monde », a-t-il lancé, paraphrasant le célèbre slogan altermondialiste. A l'appui de son propos, le chef de l'Etat a longuement énuméré les succès de « sa » présidence européenne, dont certains ont été contestés. « Si la Géorgie n'a pas été rayée de la carte, si un cessez-le-feu a pu intervenir à Gaza, si l'Europe n'a pas cédé au sauve qui peut et au chacun pour soi quand le système bancaire a menacé de s'effondrer, c'est parce que la France, alors qu'elle exerçait la présidence de l'Union européenne, a pris ses responsabilités pour mettre l'Europe en situation d'agir ». Il a exalté « l'Europe des pères fondateurs », une Europe « qui unit les Français au lieu de les diviser », allusion au « non » français au traité constitutionnel en 2005. Sous un tonnerre d'applaudissements, il a rappelé son hostilité à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, estimant qu'elle ne devait pas « se diluer dans un élargissement sans fin ».
Entre autres « grandes ambitions » pour réconcilier les Français avec l'Europe, il a redit sa conviction d'une « gouvernance économique de l'Europe », qui suscite pourtant l'hostilité de son partenaire allemand, et sa volonté de garder une politique agricole commune. Il s'est prononcé pour « une vraie politique de l'énergie », proposant une « centrale européenne d'achat de gaz », afin de renforcer sa position vis-à-vis de son fournisseur russe, pour l'instauration par Bruxelles d'une « taxe carbone » et d'un « comité des régulateurs bancaires avec de vrais pouvoirs de sanction ». Alors que la campagne de l'UMP tarde à décoller, Nicolas Sarkozy n'a pas manqué l'occasion de donner un petit coup de main à son parti en défendant son action face à la crise. Devant le coordinateur national de l'UMP pour le scrutin du 7 juin, Michel Barnier, le président a défendu une nouvelle fois son plan de relance, critiqué par la gauche et les syndicats. « Augmenter les impôts aurait été une folie (...) quand on fait le choix de la relance par l'investissement, on creuse le déficit mais on prépare l'avenir ».

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